L'art de la Guérison et de l'Empoisonnement

La médecine au sein de Westeros joue un rôle majeur sur la qualité de vie des habitants. Le fait de survivre parce qu’une coupure ne s’est pas affectée ou qu’un petit mélange d’herbe a permis d’accélérer le processus naturel de guérison, permet d’accroître l’espérance de vie. Elle est loin d’égalée celle de notre monde moderne mais comparé à la nôtre à la même époque, elle ne baigne pas dans le dogme des quatre humeurs. Malheureusement, les meilleures connaissances de cet art sont accessibles qu’à la noblesse et à leur célèbre guérisseur et érudit : les mestres. Parmi la population, il existe une flopée de rebouteux douteux et de guérisseurs communs. Seulement, leur savoir n’égale pas celui des chevaliers de l’esprit et souvent, ils vous vendront une relique aux propriétés apparemment miraculeuses et non un remède efficace. Vous aurez compris, ces guérisseurs sont dans leur majorité des charlatans.

Maladies et infections

Il existe un certains nombres de maladies et infections connues dont certaines sont liées à l’hygiène et à la malnutrition comme la noire-jambe ou la caquesangue. La noire-jambe nommé aussi brunejambe est une maladie qui semble se déclarer dans les organismes soumis à des conditions de vie peu hygiéniques ou/et à des privations. Pour la caquesangue ou plus communément appelé le sang-flux, la dysenterie ou la courante est une maladie contagieuse pouvant être mortelle. Elle est directement liée à l’hygiène et à la malnutrition et ces symptômes sont d’avoir une selle liquide et abondante où se mêle le sang. De plus, cette maladie s’accompagne d’une forte déshydratation et de forte fièvre affaiblissant considérablement l’organisme, jusqu’à la mort de celui-ci. Aucun traitement efficace est connu à ce jour, les seules recommandations des guérisseurs sont de tenir le patient au frais et de l’hydrater en abondance avec de l’eau pure et fraîche. La caquesangue est énormément redouté en cas de siège ou de préparation à une bataille car elle peut être la cause de l’anéantissement de l’armée.

Mais il existe des maladies liées aux habitudes alimentaires comme dans les nombreux cas de goutte connus chez les nobles étant donné qu’ils ont accès à une nourriture plus riche, plus sucré et plus grasse. La goutte est une maladie chronique incapacitante affectant les extrémités du corps mais davantage au niveau des membres postérieurs. Cette maladie se déclare quand le patient a une consommation excessive de viande rouge et d’abats. Ils n’existent à l’heure actuelle aucun remède efficace mais seulement de quoi soulager la douleur des patients à l’aide de bandages imbibés d’herbes aux vertus apaisantes, ainsi que l’administration de vinsonge et de lait de pavot.

Parmi les maladies les plus détestées, la petite vérole ou appelée de nos jours la syphilis est une maladie vénérienne commune et associée à la fréquentation des bordels. Cette maladie n’est pas à prendre à la légère car elle peut être mortelle et s’associe à d’affreuse douleur. De plus, si la maladie se transmet à une femme pouvant concevoir, les enfants à naître seront faibles d’esprit.

La léprose ou grisécaille est une maladie infantile et potentiellement contagieuse affectant progressivement les tissus du corps en particulier de la face et s’avérant parfois mortelle. Cette contagion se traduit par une transformation de l’épiderme en une chair grises, durcies et craquelées. La forme infantile est la moins mortelle laissant néanmoins une défiguration à vie. De plus, les enfants affectés sont par la suite immunisés à la forme mortelle de la léprose qui est beaucoup plus rare et touchant cette fois-ci les adultes. D’après des études sérieuses de mestres, ils ont constaté qu’elle était favorisée par les climats humides et froids. Pourtant, elles semblent proliférer dans des régions chaudes dont la région des chagrins. Les premières parties à être touchées par cette maladie sont les zones en contact avec la source de contamination qui sont en général les extrémités du corps. Ainsi, le premier diagnostic est une insensibilité à la douleur au niveau des doigts et des orteils, suivie par la suite de l’apparition de zones de peau grises et d’un noircissement des ongles. Ensuite, elle provoque un durcissement des chairs et se propage progressivement à l’ensemble de l’organisme. De plus, en cas d’ingestion d’aliment ou d’eau contaminés, la maladie peut se développer dans les organes internes ce qui rend le diagnostic précoce impossible et entraine plus rapidement la mort. Lors de l’atteinte du visage, la maladie est à l’origine de la cécité. Sa progression au sein de l’organisme prend un certain temps et une personne atteinte peut survivre plusieurs années. Les mestres préconisent des traitements à base de jus de citron, de cataplasmes de moutarde, de bains bouillants et de vinaigre pour enrayer l’infection. Néanmoins, l’amputation préventive des membres affectés peut être conseillée dès les premiers symptômes mais elle semble être plus ou moins efficace.

Une autre maladie infantile connue est les pustules rouges, touchant les tissus faciaux et s’avérant mortelle chez les adultes. Puis, ils existent d’autre maladie liée au climat, notamment aux rudes hivers, qui affaiblissent les organismes et deviennent par conséquent vulnérables : c’est le cas de la fièvre d’hiver ou de toute forme de toux virulente.

Poisons

Le reflet obscur de la capacité de guérir est celle de nuire et ceux ayant une connaissance poussée sur les remèdes en connaissent un rayon sur les poisons. Pourquoi ? La raison est simple, la plupart des remèdes en sont un par la quantité administrée, or si on dépasse cette dose, elle peut s’avérer dangereuse pour notre organisme et l’empoisonner. De plus, les mestres développent ce savoir pour pouvoir traiter un cas d’empoisonnement.

Ainsi, les poisons font partie de la pharmacopée des mestres mais Westeros est loin d’égaler la popularité de ces substances dans les cités libres. De plus, on attribue l’utilisation des poisons comme étant l’arme des femmes et cette utilisation n’est pas considérée comme honorable dans la société féodale des Sept Couronnes.

Parmi les poisons courants, on peut citer la noxombre et la poudre de griset, issues respectivement d’une plante et d’un champignon. La noxombre (= belladone) est une plante cultivée notamment à Villevieille et les symptômes précédant son ingestion sont des rougeurs sur le visage associé à une hyperthermie, une faiblesse musculaire, une tachycardie et une mydriase. Puis, la victime peut avoir des hallucinations et des délires. De plus, elle assèche la muqueuse buccale et peut entraîner une certaine constipation au niveau urinaire. Le griset a des effets inconnus, mais sa préparation semble issue de champignons vénéneux. Les venins des animaux et des insectes dont le venin de basilic ou de manticore, sont également connus mais plus difficile à obtenir. L’administration du venin de basilic, issu du sang du même animal, confère à la viande cuite un parfum appétissant et ayant comme effet, d’accroître l’agressivité, sous forme d’une folie meurtrière, de toutes les créatures à sang chaud. Le venin de manticore, extrait son dard venimeux, provoque une mort rapide par propagation par voie sanguine et à l’origine de nécrose dans les tissus affectés. Elle conduit à un arrêt cardiaque dès que les toxines atteignent le cœur. Il est possible d’en imbiber au niveau d’arme tranchante et perforante. A savoir qu’il est possible de ralentir l’effet du poison pour soumettre la victime à une lente et létale agonie.

Parmi les poisons rares, on peut citer l’étrangleur, fait à partir d’une plante qu’on ne trouve que dans la mer de Jade. Ce poison prend la forme de cristaux brillant d’une écarlate couleur et est utilisé en le dissolvant dans un liquide. Lors de l’ingestion, il tue en obstruant la trachée-artère et en asphyxiant sa victime. C’est le genre de poison avec lequel on tue des rois, et ceux-ci le savent bien, d’où la présence de goûteurs. Sachez néanmoins que la fabrication de ce poison est un secret et seuls les alchimistes de Lys, les Sans-Visage et les mestres de la Citadelle en ont la connaissance. Un autre poison est les larmes de Lys qui sont une substance liquide, incolore, insipide et inodore. Elles tuent en s’attaquant à l’estomac et aux intestins. Les symptômes pouvant se déclarer sont des maux de ventre et rendant l’agonie douloureuse durant quelques jours.

Il existe également d’autres poisons aux effets plus subtils. Le thé de lune permet d’avorter, une forme contraceptive où les mestres répugnent à le qualifier de remède. Le bonsomme administré en petites doses suscite un sommeil profond. Il se présente sous la forme de graines au goût sucré dont on ne connait pas l’origine. Ainsi, il est aisé de le mêler aux gâteaux et sucreries. Mais à forte dose (à peine trois pincées), ces graines peuvent provoquer un coma sans fin synonyme de mort. Un symptôme d’un éventuel surdosage est le saignement de nez ou une altération de la perception du goût.

Le pesteloup extrait de l’aconit tue-loup est un poison mortel pour l’homme. Les symptômes associés à un empoisonnement sont des fourmillement et engourdissements, la non perception de la douleur et une forte sudation associée à une hypothermie corporelle et des vomissements. Elle n’est pas toujours l’origine d’une tentative d’assassinat mais d’avoir confondue cette plante à une comestible.

Le sang-de-veuve est nommé ainsi en raison de sa couleur, et a pour effet de bloquer les viscères et la vessie (antidiurétique). Si la dose est encore une fois trop importante, cette substance provoque une mort lente et douloureuse étant donné que la victime s’empoisonne par ses propres sécrétions.

Le daemonium est un poison particulier agissant directement sur le cerveau et emmenant la victime à un phénomène d’hystérie, se mettant subitement à gesticuler de manière incontrôlable jusqu’à s’écrouler de fatigue et à se tortiller même à terre. Certains mestres dont le célèbre archimestre Paracelse vit dans cette danse, une manifestation neurologique nommée la chorée. Ceci se déclare par la survenue de mouvements incontrôlables, brusques et irréguliers, de courte durée, de tout ou partie du corps.

La cécite est un autre poison rendant aveugle ceux à qui il est administré. Ses effets sont semble-t-il temporaires et administré le plus souvent dans du lait chaud, possédant néanmoins un goût amer.

Le corvenin est un poison mortel, utilisé dans les boissons et déclenchant une attaque cardiaque. Ce poison est peu connu dans Westeros et employé par les Sans-Visage.

Chirurgie

Les blessures les plus bénignes sont simplement enduites de baumes tels que le feu de Myr ou le lait-de-feu, une liqueur rougeâtre, alors que celles plus importantes sont désinfectées à l’aide de vin bouilli avec des herbes aux propriétés bactéricides et fongicides ou avec des linges bouillis dans du vinaigre. De plus, on utilise l’emploi d’asticots pour retirer toute la chair morte. Ces blessures sont ensuite traitées avec une mixture de pain fermenté et de graines de poivre écrasées, faisant office de pénicilline pour combattre les débuts de gangrène. Puis, les plaies sont éventuellement recousues à l’aide d’un fil à base de boyaux de chat.

Si la blessure s’infecte, on extrait le pus par incision avant un nouveau nettoyage. Néanmoins, en cas d’infection plus grave, l’amputation peut être l’unique chance d’éviter la mort et la propagation de la gangrène.

Les mauvaises humeurs, résultant d’une infection, sont retirées à l’aide de sangsues. De plus, des potions à base d’opiacées comme le lait de pavot ou le vinsonge sont employées comme analgésie, c’est-à-dire combattant la douleur. Puis, les instruments chirurgicaux sont nettoyés et désinfectés grâce au vinaigre avant chaque opération (point détail : au Moyen-Âge, sachez que les instruments des chirurgiens-barbiers ne bénéficiaient pas de ce traitement de faveur. C’est Pasteur qui a importé l’importance de désinfecter les outils chirurgicaux et les supports).

Les membres fracturés sont immobilisés à l’aide d’emplâtres après que les os aient été remis. Si l’infection d’un membre ne peut être combattue, l’amputation est nécessaire et pratiquée à la scie. Puis, on prescrit très souvent le lait de pavot pour permettre au patient, un sommeil réparateur et ainsi limiter ses mouvements.

La fabrication de prothèses se fait très souvent pour suppléer au membre perdu. Ainsi, il est commun de trouver des jambes de bois et des mains postiches. Néanmoins, l’usage de fauteuils roulants existe mais c’est plus rare. Le fauteuil s’emploie surtout pour les maladies incapacitantes des membres postérieures.

Médecine

Les fièvres sont soignées par l’administration de potage bouillant à l’ail et de lait de pavot pour y atténuer la douleur et les tremblements. Les maux de tête ou accès bénins sont traités en mâchant de l’écorce de saule. Le sang dit mauvais est retiré à l’aide de sangsues.

Les mestres savent diagnostiquer le diabète sucré en goûtant les urines mais il n’existe aucun traitement pour le soigner. De plus, ils savent prévenir les carences et le scorbut survenant lors de longs hivers par manque d’une alimentation variée et fraiche, ces carences peuvent être traitées par un régime particulier comprenant des agrumes et de la viande fraîche.

De plus, les mestres dans les maisons nobles font office de sage-femme en assistant les accouchements. Puis, ils savent confectionner des contraceptifs et des abortifs tels que le thé de lune. Cependant, méfiez-vous, un mauvais dosage est susceptible d’entraîner des effets secondaires dangereux. L’un des ingrédients est l’armoise connue pour ses propriétés vermifuges, diurétiques, cicatrisantes et surtout abortives pour contrer les grossesses non désirées.

Les patients en état de faiblesse se font administrer une potion comprenant de la réglisse macérant dans le vinaigre avec du miel et des clous de girofle. Mais ce n’est pas le seul arsenal des mestres et autres guérisseurs des campagnes : baume à la moutarde, poudre d’ail, chanvrine (ingrédient du thé de la lune), cuivre-roi (désinfection des plaies ayant des propriétés fongicides d’après notre archimestre préféré) et jus de poivre.

Cependant, la médecine a ses limites et peut parfois nuire aux patients. Il est si facile de faire une erreur de dosage surtout que les instruments de cette époque sont loin d’être précis. Les erreurs de médication sont communes et un remède se voulant révolutionnaire ou efficace peut provoquer la mort du pauvre patient souffrant juste d’un mal de ventre.