Le Val d'Arryn

Le Val d’Arryn possède une enceinte naturelle, le côté occidental est bordé par les montagnes de la Lune tandis que le reste est entouré d’eau. Cette configuration rend la région facilement défendable face aux éventuels assaillants. Le Val est composé de terres vallonnées très fertiles par la composition de son sol riche en humus noir alluvionnaire., c’est-à-dire que les sols ont une structure légère, riches en limons et bien alimentés en eau. Cette caractéristique est la conséquence d’une grande production agricole de céréales, de légumes et de vergers, croissant en abondance. Les montagnes s’y trouvant à leur pied permet de protéger les cultures des rudes climats hivernaux. Ce territoire escarpé forme des hommes robustes qu’ils puissent s’agir de simples roturiers de la maison Arryn ou des clans de hors-la-loi des montagnes, vivant dans quatre coins distincts des montagnes de la Lune.

Morsure

La Morsure est un golfe profond, pénétrant la mer Grelotte et faisant de ce golfe, un lieu où se concentre tout le courroux de cette mer, sans pouvoir se défendre contre les vents et les orages saisonniers. Elle ne bénéficie pas des avantages des baies qui s’étendent au sud dans le détroit. Oubliez le soleil et les nuits étoilées, ces terres ne connaissent que l’humidité de la pluie et le vent vicieux pénétrant dans les quelques ouvertures de vos vêtements les plus chauds. Parmi toute cette déchéance, un trio d’îles appelées les Trois Sœurs abritent un rude peuple communément appelé les Soeurois.

Longue-sœur est la plus vaste des îles et étant le plus à l’Ouest. Cette île abrite le suzerain des Trois Sœurs, vassale de la maison Arryn et du suzerain du Val. Doulce-sœur se trouve au milieu de ses sœurs et possède un grand phare permettant aux navires de commerce et aux galères de guerre de longer l’île afin d’arriver à Soeurbourg. La troisième île, la plus écartée, s’appelle Petite-sœur. Plus à l’Est, d’autres îles se trouvent dans la Morsure dont Galet et les Piz.

Les Doigts

Les Doigts forment quatre péninsules recouvertes de rochers pointant dans la mer. Cette formation particulière leur vaut le nom de Quatre Doigts ou les Doigts, situées au nord du Val d’Arryn et baignées par les eaux du détroit. Ce territoire subit le battement miséricordieux du vent, dépourvu d’arbres et ne possédant que des tourbières où vit la population éparse de roturiers. Elle ne dispose pas d’une agriculture fleurissante et par conséquent élève des troupeaux de moutons dans les chiches prairies. Leurs bâtisses sont en pierres empilées pour les protéger de la rudesse du vent.

Plus à l’Ouest et au Sud, on retrouve la forêt du Bois-au-Serpent. Cette forêt est la plus étendue du Val, allant des péninsules doigtées au pied des montagnes de la Lune. Au nord et au sud, elle est bordée par des rivières glaciaires prenant leur source dans les reliefs escarpés du Val.

Val d'Arryn

Au sud du Bois-au-Serpent se trouve le Val d’Arryn, entouré des montagnes de la Lune dans son côté continental, c’est une terre verdoyante et fertile. Elle est irriguée par des amples rivières où s’étendent de grands champs de blé, de maïs et d’orge ainsi que des lacs aux eaux calme, où vivent de nombreuses fermes de la Porte Sanglante jusqu’au détroit à l’est et à la baie des Crabes au sud.

La Porte Sanglante est la gardienne de la seule entrée du Val qui est constituée d’un col périlleux de montagne par lequel ondoie la Grand-route. Cette porte a été bâtie durant l’Âge des Héros par les Premiers Hommes et elle n’est jamais tombée depuis. Elle fut construite à un point du col où celui-ci se réduit à un étroit couloir permettant à peine à quatre hommes de le traverser de front. De part et d’autre du portail sont étendus de longs parapets taillés à même la roche des montagnes ainsi qu’un pont de pierre grise sous forme d’arche reliant les deux tours de gardes accrochés au flanc du ravin. Les tours, les remparts et le pont sont un condensé de meurtrières où une flèche pointe à chacune de ses ouvertures. La tradition souhaite que lorsqu’on se présente à la porte, on y demande la permission pour y entrer et la réponse traditionnelle est un discours millénaire : « Au nom du lord Arryn, sire des Eyrié, protecteur du Val, gouverneur de l’Est, je vous invite à y pénétrer librement, à charge pour vous d’en observer la paix. ».

Les montagnes de la Lune se découpent à l’horizon dont domine Lance du Géant, le sommet des sommets. La plupart du temps, celui-ci est enveloppé de brumes et de nuages et lorsqu’il est visible, sa hauteur de plus de six mille mètres fait croire qu’il en transperce le ciel. Sur son bord occidental coule les larmes d’Alyssa, un torrent tombant en une chute vertigineuse sans jamais toucher le sol. Ce torrent est comparable à un étincelant fil d’argent depuis le fond du Val. Un observateur avisé remarquera un minuscule éclat de lumière, au bord du fil, correspond aux Eyrié, demeure ancestrale de la maison Arryn.

Goëville est la plus grande ville du Val située à l’extrémité nord de la baie des Crabes et abrite un important port de commerce, assurant à lui seul la majeure partie du trafic de marchandises entre le Val et le reste des Sept Couronnes. Sa situation stratégique en fait une étape dans les routes commerciales reliant Port-Réal et le Nord. Lors d’hivers, à la fermeture des cols, Goëville reste le seul moyen de quitter le Val pour rejoindre les autres contrées de Westeros et du monde connu. Cette ville est réputée pour abriter l’activité de couturières fort habiles.

Les Montagnes de la Lune

Les montagnes de la Lune se situent au nord du Trident et forment une barrière naturelle et infranchissable en omettant le seul passage possible : la Grand-route débouchant sur le col de la Porte Sanglante. Cette région est contrôlée par les clans de hors-la-loi des montagnes et il est donc dangereux d’y voyager sans une escorte militaire ou armé. Les clans des montagnes de la Lune sont un ensemble de peuplades vivant surtout sur la façade occidentale des montagnes. Les montagnes sont leur territoire et tout voyageur s’y attelant se voit attaquer par une horde de cette structure clanique. La Grand-route n’est pas épargnée, ni les villages situés sur les contreforts occidentaux des montagnes. Ils constituent à eux seuls une force armée estimée à trois milles hommes, munis d’armement de mauvaise qualité comme la faux avec quelques exceptions possédant des épées et des poignards. Leur seule protection provient des différents pillages qu’ils ont effectué, leur donnant accès à des armures dépareillées. Mais ne vous fiez pas à la qualité de leur armement, leur avantage est la connaissance du terrain et leur férocité qui les transforment en de redoutables adversaires.

Lors des hivers, les cols sont complètement enneigés rendant leur traversée difficile où seule la Grand-route reste accessible.

Les Eyrié

Siège de la maison Arryn, cette ancienne forteresse a été fondée par les antiques rois de la Montagne et du Val dont Roland Arryn qui fit débuter la construction de l’édifice. Celle-ci fut lente et n’impliqua aucune forme de magie, juste le dur et éreintant labeur des hommes. Composé de pierres blanches et de marbre blanc veiné de bleu en provenance de Torth, il se dresse à plus deux milles mètres d’altitude, sur le plus haut mont des montagnes de la Lune : Lance du Géant. Pour y accéder, il faut tout d’abord traverser les Portes de la Lune, une forteresse dirigée par les cadets de la maison Arryn et suivre un chemin escarpé, défendu par trois forts : Pierre, Neige et Ciel. A savoir que les Portes de la Lune servent de résidence hivernale pour la maison suzeraine car l’hiver, les Eyrié sont inhabitable.

Pierre, Neige et Ciel

Ce sentier séparant la demeure aux Portes de la Lune n’est généralement emprunté que par des mules agiles et il faut une demi-journée pour accéder à la forteresse. Au début du long périple, des pins et des viguiers gris-vert bordent le sentir et permettent aux voyageurs d’être abrités du vent et du froid par leurs branches supérieures. Peu-à-peu, ces voyageurs dépassent l’étage alpin pour se retrouver à l’étage nival, dépourvu d’arbres et longeant les formes de la montagne où un gouffre de plus en plus vertigineux s’ouvre à côté d’eux.

Pierre est la première étape, composée de murs épais et hérissés de piques de fers ainsi que de deux grandes tours rondes. A chacune de ces étapes, un changement de monture est effectué. Neige est le second fort, plus petit et ne possédant qu’une tour fortifiée. Il est niché à même la paroi de la Lance du Géant, rendant tout assaut désastreux étant donné que les assaillants seraient accueillis par une avalanche de roches et de flèches. Ciel, le troisième et dernier fort, est située à deux cents mètres en-dessous des Eyrié et est simplement composé d’un rempart modeste de pierre sèche en forme de croissant, bâti contre le flanc de la Lance du Géant. A cette altitude, il y a presque toujours de la neige et du givre, décorant les pierres de stalactites. La porte ouvrant vers la dernière étape menant à la forteresse a été creusée à même la montagne. A l’intérieur de cette construction, on y trouve des baraquements, des magasins et des écuries dispersées dans de larges cavernes. Elle possède un système d’avalanche artificiel capable de laisser débouler des tonnes et des tonnes de roches sur une armée entière. A cette étape, deux choix est possible pour accéder aux Eyrié ; soit grimper pendant encore une heure, dans un conduit de pierre naturel comparable à une échelle, pour atteindre le sous-sol des Eyrié ; soit être remonté par un système de treuil pour pénétrer dans le ventre du château, utilisé normalement pour monter la nourriture et les provisions dans la cave aux treuils.

Château

De taille modeste, les Eyrié sont composés de sept tours de pierre blanche et de vastes greniers où l’ensemble permet d’abriter près de cinq cent personnes. Les tours sont si hautes, que leur sommet disparaît dans les nuages.

Depuis la salle aux treuils, il faut grimper un escalier pour accéder à la Chambre du Croissant qui est le vestibule de la forteresse. Après une autre volée de marches, surplombée par trois assommoirs, contournant cryptes et oubliettes, le visiteur accède à une galerie aux murs ornés d’une douzaine de tapisseries ce qui permet d’entrer enfin dans le château.

Entre les tours immaculées se trouve un splendide jardin composé d’un cercle d’herbes, de fleurs et de nombreuses statues dont une représentant lady Alyssa Arryn. Autrefois, ce jardin devait devenir un bois sacré mais le sol rocheux des Eyrié, malgré toute la riche terre noire du Val le recouvrant, n’a jamais permis à un barral d’y prendre racine. A la place, les Seigneurs en ont fait un jardin classique gardée par lady Alyssa pleurant pour l’éternité.

Les appartements où habite la maison Arryn, sont richement décorés par des coussins confortables, de vastes et douillets lits à baldaquin et d’épais rideaux de velours pour se protéger du froid régnant à cette altitude. La plupart des pièces sont équipées de cheminées pour y conserver le peu de chaleur lors des nuits les plus froides.

La salle d’audience, aux hauts plafonds voûtés, est dominée par un antique trône de bois blanc de barral sculpté. Au-dessus du trône se déploient les bannières portant la lune et le faucon de la maison Arryn et de nombreuses tapisseries décrivant l’histoire du Val. Cette grande pièce est bordée par de sveltes piliers cannelés de marbre blanc veiné de bleu et ornée d’un long tapis bleu menant au trône.

Porte de la Lune et les Geôles

Dans cette même pièce se trouve la Porte de la Lune, d’une bonne épaisseur du même bois composant le trône et verrouillée de l’intérieur. Cette porte débouche sur cent quatre-vingt mètres de vide et tous les criminels condamnés à mort y sont jetés, sans avoir recours à aucun bourreau. Pour tous les autres, la maison Arryn dispose des seules geôles des Sept Couronnes d’où les prisonniers sont autorisés à partir quand bon leur semble. Enfin, sur le papier c’est joli mais ces geôles surnommées les cellules célestes ne sont dotées que de trois murs dont le quatrième donne directement sur le vide. De taille restreinte, moins d’un mètre cinquante de profondeur, le sol est très légèrement incliné en direction de l’ouverture, rendant les nuits angoissantes. Réputées pour rendre les prisonniers fous, les cellules célestes ont vu plus d’un occupant répondre à l’appel du ciel, en se précipitant de lui-même dans le vide et y trouvant la mort cent quatre-vingt mètres plus bas.